Parmi les causes d’infertilité féminine figurent les causes tubaires. Elles sont responsables de 25 % des causes féminines d’infertilité. Elles sont surtout d’origine infectieuse. Lorsque les trompes sont altérées ou bouchées, la rencontre spermatozoïdes et ovocyte est compromise. La trompe est un conduit qui va de l’utérus jusqu’à l’ovaire. Si l’état de la trompe empêche cette rencontre, on parle alors d’infertilité tubaire, de stérilité tubaire.
La trompe
Après un rapport, les spermatozoïdes montent dans l’utérus et vont dans la trompe à la rencontre de l’ovocyte. La trompe est donc un « tuyau » dans lequel les spermatozoïdes et l’ovule vont se rencontrer et permettre la fécondation à l’extrémité de la trompe, dans sa partie distale. Le revêtement interne de la trompe est pourvu de petits cils qui vont permettre ensuite à l’embryon de redescendre dans la cavité utérine en 5 à 7 jours , délai qui permettra à l’utérus d’être prêt pour l’implantation. Si la trompe est obstruée c’est-à-dire complètement bouchée, la fécondation ne peut pas avoir lieu : on parle d’infertilité tubaire.
Les risques de grossesse extra utérine
Si la trompe est altérée c’est-à-dire permet un fin passage, la fécondation peut se produire mais le risque que l’embryon reste coincé dans la trompe est élevé. Une grossesse extra utérine (GEU) peut se produire.
Les causes d’infertilité tubaire
Infections (dans 90% des cas d’infertilité tubaire)
L’infertilité tubaire d’origine infectieuse est liée à des MST. Les 3 plus fréquentes sont le chlamydia (80% des cas), le mycoplasme et le gonocoque. Les salpingites en particuliers à chlamydia sont très fréquentes et parfois silencieuses et peuvent entrainer une infertilité tubaire. Au-delà des MST, toute inflammation du pelvis peut générer des altérations tubaires comme la péritonite, l’appendicite, tuberculose pelvienne.
Endométriose tubaire
L’endométriose peut toucher les trompes et les obturer par un mécanisme endo tubaire. Mais l’endométriose pelvienne extra tubaire crée également des adhérences qui vont comprimer les trompes ou bien provoquer des accolements tubaires, provoquant une infertilité tubaire ;
Malformation utérine et tubaires
Les malformations utérines et tubaires sont rares telle que l’agénésie tubaires (absence ou toute petites trompes imperméables).
Diagnostic et traitement de l’infertilité tubaire
Le diagnostic repose sur l’hystérosalpingographie (HSG) et la cœlioscopie :
L’hystérosalpingographie
L’hystérosalpingographie consiste à injecter un produit de contraste au niveau du col. Ce produit va faire « le trajet des spermatozoïdes » . Il va faire un « moulage » de la cavité utérine et des trompes. Cet examen permet de repérer l’atteinte des trompes : obstruction, dilatation ( hydrosalpinx)… Il permet également de localiser le niveau de l’atteinte : soit proximale, soit distale.
La cœlioscopie
La cœlioscopie est une intervention chirurgicale qui permet de diagnostiquer avec précision la nature des altérations des trompes mais aussi de les réparer. La cœlioscopie est donc à la fois diagnostique et thérapeutique. Les anomalies tubaires, ainsi que leurs causes , peuvent être diagnostiquées : des obstructions, sténoses, inflammations, hydrosalpinx, dilatations et adhérences péri-tubaires, endométriose, infection..
La coelioscopie permet également de traiter en tentant de « réparer » les trompes.
Lorsque l’atteinte de la trompe est distale, il est possible de la réparer (salpingoplastie) ainsi que d’enlever les adhérences autour des trompes (adhésiolyse). Les progrès techniques permettent de réaliser de la microchirurgie sur les trompes avec de bons résultats.
En cas d’atteinte proximale de la trompe, le traitement est parfois impossible. La FIV sera alors proposée comme solution thérapeutique à l’infertilité tubaire.
Le traitement
- Traitement d’abord infectieux par antibiotique si persistance d’une infection type chlamydia encore active pendant au moins 21 jours et pour les 2 membres du couple.
- La chirurgie permet le diagnostic et surtout dans certains cas de réparer les trompes et de permettre une grossesse spontanée dans les 6 mois qui suivent.
- La FIV et l’indication de choix dans le traitement des infertilités tubaires et représente environ 25% des FIV en France. Les taux de grossesse sont de 25% à 30 % par tentative. Le risque de GEU est diminué mais n’est pas supprimé par la FIV.
- Pour traiter l’infertilité tubaire, la FIV comme la chirurgie peut être appliquée, et l’une ou l’autre peut être recommandée en fonction des caractéristiques de chaque patiente (âge, durée de l’infertilité et autre facteurs associés d’infertilité).