L’ICSI est-elle une méthode à risques ?

La Fécondation In Vitro avec la microinjection d’un spermatozoïde dans un ovocyte (appelé aussi ICSI pour Intra Cytoplamic Spermatozoa Injection ou encore fécondation in vitro avec micromanipulation) est indiquée dans certains cas particuliers qui seront évalués avec l’équipe clinique et biologique, en général en raison d’anomalies importantes du sperme.

Les risques de cette méthode sont d’abord et surtout ceux de toute tentative de fécondation in vitro : stimulation de l’ovulation, anesthésie générale, ponction ovarienne, …
L’ICSI représente 68% de l’ensemble des tentatives de fécondation in vitro en France (Agence de la Biomédecine, Rapport 2017) et 52% dans notre centre pour la même année. Le recours à l’ICSI est donc mesuré dans notre pratique.

Qu’en est-il des enfants nés ? Les enfants nés après AMP représentent 3,1% des naissances 2015 et 2016. On estime qu’un enfant sur 32 est issu d’une AMP (Agence de la Biomédecine). Ces naissances ne sont donc pas anecdotiques. Dans l’immense majorité des naissances, les enfants nés après ICSI vont bien et sont en bonne santé.
Cependant, une légère augmentation des anomalies chez les enfants nés grâce à la fécondation in vitro ont été observées. Elles sont surtout liées aux grossesses multiples qui dépendent principalement du nombre d’embryons transférés. C’est pourquoi ce nombre d’embryons à transférer (1 ou 2) sera discuté avec vous et les membres de l’équipe clinique et biologique.

En dehors de cela, il a été rapporté chez les enfants nés après Fécondation In Vitro (avec ou sans micromanipulation) une légère augmentation : des enfants à bas poids de naissance, des naissances prématurées et de certaines malformations. Selon les dernières études et revues, il n’y a pas plus de risques ou de malformations observées après ICSI qu’après la FIV conventionnelle. Ces données méritent encore confirmation et l’on ne sait pas encore aujourd’hui si cela est lié à aux traitements de stimulation de l’ovulation, aux techniques du laboratoire ou tout simplement à l’infertilité du couple. Il semble qu’à la fois l’infertilité du couple et les techniques d’aide à la procréation jouent chacun un rôle (Human Reproduction Update, Bernsten et al., 2019). Une autre étude publiée dans un journal très prestigieux estime que la légère augmentation d’anomalies observées est largement attribuable à d’autres facteurs que les techniques d’AMP (Lancet, Goisis et al., 2019).

Ces questions sont pour nous fondamentales dans notre métier. Notre souhait est de vous aider à obtenir un enfant avec la meilleure approche : celle adaptée à votre cas particulier. Pour mieux y répondre, nous avons aussi besoin de vous ! En nous informant des suites de votre grossesse, de la santé de votre enfant, de la façon dont il grandit, vous nous aiderez à améliorer encore l’Assistance Médicale à la Procréation.